C'est dans votre tête

Publié le par Anne Delacharlerie

On entend souvent que les problèmes de poids, ça se passe dans la tête. Variante : pour maigrir, il faudrait se réconcilier avec soi-même pour se réconcilier avec la nourriture.

J'y croyais moi aussi, jusqu'à faire l'expérience de la perte de poids assez facile de ces derniers mois grâce au régime "high fat low carb", puis à une prise alimentaire limitée quotidiennement sur un laps de temps de 8 heures ("restricted time eating"), et ensuite en alternant avec des périodes de jeûne jusqu'à 42 heures (aucun aliment après le repas du soir du jour 1 jusqu'à midi le jour 3), le tout sans souffrir particulièrement.

Résultat : je me suis réconciliée avec la nourriture.

En effet, jusque-là, je respectais ces consignes qui prônaient, pour se caler l'estomac, de consommer beaucoup de glucides "complexes" et de protéines maigres. Or j'allais de fringale en fringale au point que je devais manger toutes les trois heures, et bien sûr, non seulement je ne perdais pas de poids, mais j'en prenais. En suivant pourtant strictement les consignes données par le corps médical, les fameuses pyramides alimentaires notamment.

Quelle ne fut pas ma stupéfaction quand j'ai fortement limité les glucides et rajouté du beurre et de l'huile d'olive dans tout ce que je mangeais, et que j'ai constaté que je pouvais m'en tenir à strictement trois repas par jour sans fringale ! Idem quand je suis passée à l'étape suivante qui consistait à se contenter d'une tasse de café avec un peu de lait au réveil jusqu'à midi. Puis quand je suis restée pour la première fois 24 heures sans manger (mais pas sans boire...). Puis que j'ai progressivement poussé jusqu'à 42 heures.

J'ai même découvert que je pouvais aller courir une quarantaine de minutes sans avoir mangé depuis l'avant-veille au soir et sans tomber dans les pommes. Alors qu'avant je ne sortais pas faire de l'exercice sans avaler un bol de muesli juste avant !

En cessant d'être son esclave, je me suis donc réconciliée avec la nourriture. Et perte de poids aidant, mon estime de moi-même s'en est donc trouvée grandement boostée.

Donc, je me suis réconciliée avec la nourriture pour me réconcilier avec moi-même. 

L'inverse du postulat énoncé plus haut et qu'on nous serine à l'envi.

"Les professionnels de la santé ne pouvaient abandonner le modèle des calories, alors que leur restait-il à faire ? Blâmer les patients, bien sûr ! Les médecins et les diététiciens ont vitupéré, ridiculisé, rabaissé et réprimandé. Ils étaient irrésistiblement attirés par la réduction calorique parce que cette théorie transformait leur échec à comprendre en un manque de volonté ou de la paresse de la part des patients." (Dr Jason Fung, "Les lois de l'obésité", page 89)

Dire que c'est "dans la tête" est certes moins agressif pour le patient, mais c'est surtout un aveu d'échec des médecins !

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Publié dans Lipidémie

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