Syndrome.de.Stockholm@MeToo

Publié le par Anne Delacharlerie

Enfin la vie de ma tribu me permet de me rasseoir devant mon ordi sans être (trop) dérangée !
Il fallait que je mette ce qui suit par écrit, ça me tourne dans la tête jusqu’à l’obsession depuis un bout de temps. 

Une fois que je l’aurai publié, mes méninges hyperactives vont retrouver leur calme… jusqu’à ce qu’elles se crispent sur un nouveau sujet. C’est parfois fatigant d’avoir une idée à la minute, et de faire toutes ces associations. 

Tout a commencé l’autre jour, lorsqu’en arrivant à la piscine, je suis tombée nez à nez (!) avec le postérieur dénudé d’une jeune femme en string. Elle bronzait sur l’herbe, allongée sur le ventre. Le haut de son bikini ne masquait pas grand-chose de ses seins non plus. 

Ce n’est pas tant l’exposition si peu voilée de ses formes par ailleurs généreuses qui m’a choquée – je ne suis pas particulièrement puritaine - que le contraste saisissant avec la tenue des garçons de son âge, qui précisément louchaient au passage sur ses fesses et ses seins. Car, si elle leur montrait « tout », eux en retour ne lui montraient… « rien » ! Impossible de deviner quoi que ce soit de leur anatomie à eux sous les énormes boardshorts qu’ils portaient tous. 

En effet, le moindre maillot de bain une-pièce féminin, même très modestement coupé, moule systématiquement la poitrine, le pubis et le postérieur de celle qui le porte. C’est encore plus vrai des deux-pièces plus ou moins couvrants. Et les exceptions style jupette sont une infime minorité sur les plages et au bord des piscines.

Et du côté de ces messieurs ?

Le boardshort règne en maître sur la jeune génération masculine. Il y a bien quelques boxers. Mais pour trouver un homme en slip de bain, voire en string, à part un rare vieux-beau (oui, c’est très méchant…) ici ou là, c’est bien simple, c’est impossible.

Il est naturel pour les hommes et les femmes de se regarder et de se désirer. Certaines parties du corps sont plus érotisées et attirent davantage les regards. Rien que de très normal. C’est même sain, j’ose le dire. Mais l’absence de symétrie entre garçons et filles dans la quantité de peau exposée sur le bord de la piscine est tout simplement choquante. 

Moi, en tout cas, ça me choque.

Je suis persuadée que cette jeune femme se considère comme libérée, féministe, et tout le bazar. Elle entend certainement être considérée à égalité avec les hommes dans tous les domaines. Elle a mille fois raison. Les femmes veulent mener leur vie sans qu’on leur oppose de quelque manière que ce soit le fait qu’elles sont précisément des femmes pour justifier qu’elles puissent être traitées moins bien qu’un homme. 

Pourtant, il me semble que parmi les femmes, court sur ce sujet de la tenue vestimentaire un genre de syndrome de Stockholm, c’est-à-dire qu’elles adoptent le point de vue de leurs « oppresseurs », je veux dire les hommes. Pensant se « libérer » de leur emprise, elles se comportent pourtant exactement comme ils souhaitent qu’elles se comportent : par exemple en montrant leurs fesses sur le bord de la piscine, alors que ces messieurs leur cachent, eux, soigneusement leur anatomie sous des shorts informes. 

La polémique ces jours-ci sur cette jeune femme refoulée du Musée d’Orsay à Paris pour cause de décolleté trop plongeant est à ce titre particulièrement éloquente.

Syndrome de Stockholm version #MeToo.

Certains parlent aussi de féminité toxique. Mais je n’aime pas ce terme, il sous-entend la responsabilité des femmes. Or, il s’agit d’une manipulation à l’échelle de la société : on blâme les femmes pour un décolleté plongeant ou une robe un peu courte. Oui, mais on leur fait croire que se déshabiller est un acte féministe… Le jour où les hommes se baladeront couramment la chemise déboutonnée jusqu’au nombril et mettront un string à la plage, ce sera différent !

(A suivre)

Autistiquement vôtre,

Aspie Rine
 

Petit commentaire au passage sur quelques exotismes outre-Rhin :

je suis une habituée des piscines allemandes en général, et tout particulièrement des piscines en plein air en été. Elles sont nombreuses, et magnifiques. Et pour ce qui concerne la tenue, on y est beaucoup plus souple qu’en France : du burkini au string, en passant par le boardshort, tout est permis. A Francfort des affiches rappellent les règles du bien vivre ensemble, et entre autres qu’une femme est à respecter quelle que soit sa tenue, qu’elle porte un bikini ou un... burkini. Ce dernier ne fait pas débat ici. On trouve que pour celle qui le porte, cela vaut mieux que d’être enfermée chez elle. Ajoutons que les piscines allemandes sont bien moins chlorées que les françaises, et que le bonnet n’y est pas obligatoire. Et malgré toutes ces aberrations pour un Français, on n’entend pas parler de problèmes d’hygiène dans les piscines allemandes !

Publié dans Allemagne, Famille, Journal

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