Cécité sociale

Publié le par Anne Delacharlerie

Il y a quelques jours, j’ai commis une énième grosse maladresse sociale.

Au moment même où je disais ce qu’il n’aurait pas fallu que je dise, j’ai bien sûr réalisé ma bourde, et j’ai changé de sujet aussi vite que possible. Mais le mal était fait. 

L’entraînement aux habiletés sociales, toute seule, sur le tas pendant toutes ces années, l’imitation assidue, l’expérience, rien n’y fait. 

Chassez le naturel, il revient au galop. Adage vérifié…

Si j’étais malvoyante et que je marchais régulièrement sur les pieds des gens, on ne m’en voudrait pas. On trouverait même cela assez normal compte tenu de ma canne blanche. Eh bien, c’est pareil : je suis en quelque sorte socialement malvoyante, mais la différence, c’est que pour les autres, c’est imperceptible.

Alors me dire que j'ai fait une bourde, comme croyant bien faire, on le fait dans mon entourage, est inutile. Pour ce qui est de me culpabiliser, je fais ça très bien toute seule, je n'ai pas besoin d'aide ! Et c'est d'ailleurs de peur de dire de nouveau quelque chose qu'il ne faudrait pas que je dise, que je bafouille systématiquement dès que je prends la parole devant plusieurs personnes. 

Je dédie ce billet à toutes les personnes dont j’ai piétiné l’amour-propre en raison de ma malvoyance sociale.
 

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Publié dans Aspergirl and co, Journal

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